L’humain face à l’État

Réflexions

L'humain face à l'État

La structure étatique traduit l’asservissement du grand nombre à quelques-uns, ce qui est contradictoire avec une fraternité réelle.

C’est seulement dans de petites unités humaines que la vraie démocratie comme la vraie fraternité peuvent exister. Si la société est trop grosse, elle génère des maux sociaux tels que la violence, le crime ou la tyrannie en conséquence de sa taille. De même que les bienfaits sociaux sont liés à une taille modeste des états. C’est pourquoi, il n’y a qu’un système de petits États qui soit capable d’assurer la liberté démocratique et l’enrichissement culturel.

L’homme aspire naturellement à la liberté en tant qu’individualité unique

Les défaillances démocratiques que l’on déplore aujourd’hui sont le résultat d’entités toujours plus démesurées au sein desquelles nous sommes amenés à vivre. L’homme aspire naturellement à la liberté en tant qu’individualité unique. Cette liberté est inséparablement liée à la démocratie politique qui à son tour est liée inséparablement à la petite taille de l’organisme collectif dont l’individu est une partie.
Le petit État est par nature démocratique sur le plan interne. En son sein l’individu ne peut être jamais surplombé par le pouvoir d’un gouvernement dont la force est limitée par la petite taille du corps dont il émane. Dans un petit état les citoyens connaissent mieux leurs dirigeants, ils ne peuvent pas se cacher d’eux et disparaitre dans les volutes de fumées mystérieuses, dans lesquelles ils peuvent prendre l’apparence et la stature charismatique de surhommes. Puisque les citoyens restent toujours forts, le pouvoir du gouvernement reste toujours faible, et peut par conséquent être aisément récupéré des mains de ceux qui le possèdent. Et cela aussi est une condition essentielle du bon fonctionnement de la démocratie. Tout grand État est par nature non-démocratique, même s’il s’agit officiellement d’une république ou d’une démocratie. Ce n’est pas par hasard que les plus grands tyrans que le monde ait connus (César, Napoléon, Hitler ou Staline) ont émergé de grand états appelés républiques ou démocraties. Tout gouvernement d’un grand état doit être fort, et tout grand nombre de citoyens dirigés depuis un point central . Mais autant le gouvernement est fort, l’individu est faible, ce qui produit comme résultat que même s’il est un citoyen sur le papier, l’individu est devenu un sujet.

Plus une nation est grande, plus l’homme devient minuscule.

Le danger principal à l’esprit de démocratie dans une grande puissance réside dans cette impossibilité technique (du citoyen) à s’affirmer de manière informelle. Dans les états massifs, l’influence des citoyens pour s’exprimer doit passer par des formulaires, des voies formelles, des organismes institutionnels.
Aussi démocratique que voudrait être une grande puissance, elle ne peut pas dans les faits être une véritable démocratie au sens réel du terme, un système gouvernemental au service de l’individu. Les grandes puissances doivent servir la société, et par conséquent les idéaux sincères qui sont ceux de la démocratie sont détournés de leur sens.
Ils deviennent à la place dépendant de l’organisation sociale. Mais une bonne organisation présuppose l’uniformité totalitaire et pas la diversité démocratique.
Ce qui fait que L’homme en tant qu’individu c’est à dire agissant est remplacé dans les états massifs par l’homme en tant que type, l’homme passif.
Contrairement à son homologue des grands états, le citoyen du petit état a une plus grande dignité personnelle, car il ne représente pas quant à lui une partie infinitésimale de la souveraineté de l’état, mais une part qui peut s’affirmer avec défi.
En augmentant la population d’un état, on diminue l’importance d’un individu.
ex : la part d’un citoyen du Lichtenstein dans la population est de 1/ 13 000 celle d’un russe est de 1/ 200 000 000. Plus une agrégation est grande plus l’homme devient minuscule.
Tout ceci montre bien que seuls les petits états remplissent à la fois les conditions de l’existence de la démocratie et celle de l’individu.

« Tout le bonheur des hommes est dans de petites vallées.
Bien petites, il faut que d'un bord à l'autre on puisse s'appeler. » (Jean Giono)